H2O Le dossier !!!

H2O Le dossier !!!

Pourquoi filtrer son eau du robinet ?

Déjà en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro sous l’égide de l’Organisation des Nations Unis, les experts environnementaux ont déclaré que dans les années à venir nous n’aurions pas d’autre choix que de traiter notre Eau au point de Consommation ….

C’était il y a 25 ans !!!!

 

Eau potable : Définition selon Monsieur LAROUSSE :

Que l’on peut boire sans danger ….

Alors c’est quoi le problème puisque l’eau que nous buvons est potable ?

Les administrés reçoivent au moins une fois par an des analyses attestant que l’eau distribuée est potable, consommable, sans danger …..

 

qualité de l'eau 2016

Environ 500 molécules recherchées et contrôlées et + de 100.000 couramment utilisées en Europe !!!

Allez on va commencer par parler d’une molécule présente dans l’eau …. Celle là elle n’est pas contrôlée puisque rajouter !!! le Chlore …

 

chlore

La chloration de l’eau est-elle vraiment inoffensive ?

Sommes-nous vraiment à l’abri de ces résidus chlorés ?

En effet, si le poulet chloré nous paraît une aberration, nous acceptons sans la moindre arrière-pensée de consommer tous les jours une eau plus ou moins chlorée délivrée au robinet. Le chlore est semble-t-il indispensable pour maintenir l’état sanitaire de l’eau qui circule dans des canalisations d’un réseau vétuste, ne pouvant être nettoyé et de ce fait pouvant contaminer l’eau potable. Le chlore, même s’il n’élimine pas tous les pathogènes, (par exemple les cryptosporidium et les giardia sont des organismes pathogènes résistants), est utilisé avec succès depuis près d’un siècle et a permis de diminuer considérablement les maladies liées à l’eau à travers le monde. Néanmoins, on peut s’interroger sur l’effet à long terme de l’ingestion régulière de cette molécule très réactive.

Les conclusions de l’Invs :
Un rapport de l’institut de veille sanitaire daté de 2008 a été passé sous silence bien que ses conclusions soient pour le moins inquiétantes. Il faut en effet savoir que le chlore libre utilisé pour désinfecter l’eau réagit avec la matière organique présente dans les eaux brutes et donne naissance à des dérivés qui restent présents dans l’eau. L’étude présentée dans ce rapport décrit l’évolution de trois familles de sous-produits de chloration (les trihalométhanes, les acides haloacétiques et les haloacétonitriles), observée dans quatre réseaux d’eau français en 2006 et 2007. Concernant les trihalométhanes les concentrations doublent en moyenne entre l’usine et le robinet. En effet, le chlore libre s’évapore dans le réseau. Aussi du chlore est réinjecté dans certains points des canalisations.
La chloration de notre eau n’est pas maîtrisée :
La réglementation française impose une valeur limite sur les trihalométhanes dans l’eau potable. Mais la majorité des contrôles sont effectués en sortie d’usine de traitement et non sur le réseau. La réglementation sur l’eau potable ne définit d’ailleurs pas un niveau précis de chlore limite acceptable. Les seules recommandations sont mentionnées dans le plan Vigipirate qui impose une teneur minimale en chlore libre de 0,3 mg/L à la sortie des usines de traitement. Globalement, il apparaît que la maîtrise de la teneur en chlore dans le réseau est peu fiable. Ce qui provoque des risques de sous-dosage qui donne lieu à des épidémies de gastro-entérites dans la population ou encore à des surdosages dont les conséquences sont mal évaluées au niveau des sous-produits.

Risques de cancer pour l’homme et dangers pour les femmes enceintes :
En effet, des études épidémiologiques ont montré une association entre les sous-produits de chloration présents dans l’eau potable et certains cancers chez l’homme, notamment de la vessie et du colon. Le manque de cohérence entre les études empêche cependant d’établir une corrélation correcte entre la dose et l’effet. Il est difficile de mesurer l’exposition de la population, rendue difficile par le nombre de voies d’exposition impliquées et les variations importantes des concentrations dans les réseaux d’eau. Mais aujourd’hui aucune étude d’envergure et indépendante n’a été mise en oeuvre par les autorités.
D’autres risques ont été évoqués outre-Atlantique, au moins dix études épidémiologiques semblables, incluant une étude canadienne de l’Université de Dalhousie, ont démontré des risques élevés de problèmes à la naissance et de fausses couches chez les femmes buvant de l’eau du robinet chlorée.
On ne connaît pas les effets à moyen et long terme de la consommation d’une eau chlorée. Mais il est temps que les consommateurs soient mieux informés des risques potentiels. Évidemment, on peut comprendre que les municipalités et les sociétés de traitement des eaux brutes ne souhaitent pas mettre en avant ce type de risques
puisqu’ils vantent la qualité de leur eau afin d’en accroître régulièrement le prix. Si cette consommation devait être limitée, notamment pour les femmes enceintes, cela risquerait de remettre en cause ces hausses de prix.
Les piscines chlorées favorisent-elles le développement de l’asthme chez les bébés nageurs ?
Les maîtres-nageurs ont obtenu que les maladies liées aux piscines chlorées (syndrome de Brooks, asthme, insuffisances respiratoires) soient reconnues comme des maladies professionnelles. Mais quel est l’impact de ce chlore sur les bébés nageurs ? Les résultats d’une étude menée par l’équipe du Professeur Bernard à l’Université de Louvain sont probants. Ce dernier a étudié une population de 341 enfants âgés de 8 à 12 ans, parmi lesquels 41 ex-bébés nageurs : « 16,3% des anciens bébés nageurs avaient un asthme diagnostiqué, contre 7,7% des autres enfants. 9,3% présentaient un asthme à l’effort contre 3,7% chez les autres enfants. Enfin, 6,5% des ex-bébés nageurs avaient présenté des épisodes récurrents de bronchite, contre 3,7% des autres enfants ».

Le chlore dans l’eau du robinet
Si l’inhalation de résidus chlorés (chloramines, triahalométanes, bromates) peut impacter nos voix respiratoires, que se passe-t-il lorsque nous ingérons ces produits en buvant l’eau du robinet ?
Les seuils de teneur en chlore sont trois fois plus élevés en France qu’au Canada ou aux USA. Pour protéger le réseau d’eau d’une attaque bio-terroriste, le seuil maximale de chloration de l’eau est passé de 0,1 mg/L à 0,3 mg/ L en 2009.
L’année dernière, l’Institut Pasteur de Lille et WWF confirmaient ces écarts entre les teneurs officielles mesurée à la sortie du centre de traitement et les teneurs réelles mesurées à la sortie des robinets des consommateurs.
Résultats : chez « 40% à 65% » des consommateurs, l’eau contient des résidus chlorés ou bromés de sous-produits de désinfection » en quantité significative, révélait WWF dans son rapport sur l’eau.
On a même constaté des dépassements de la norme fixée par l’OMS dans le Morbihan et en Martinique.

Des résidus au potentiel cancérigènes
Or on sait qu’une exposition prolongée à une eau chargée en résidus chlorés (notamment les trihalométanes) augmente significativement les risques de cancer.
Les autorités sanitaires canadiennes, proposent une synthèse des travaux scientifiques internationaux menés sur la question. Parmi des dizaines d’étude, les experts canadiens s’appuient principalement sur deux études épidémiologiques :
- une étude canadienne qui constate une augmentation des cancers de la vessie et du côlon chez les sujets ayant consommé de l’eau chlorée pendant trente-cinq ans ou plus.
- une étude américaine menée en Californie qui pointe un risque accru d’avortement spontané chez les femmes enceintes qui buvaient de grandes quantités d’eau de robinet à forte teneur en THM.
Au vu des risques connus, l’exposition de vastes populations à des résidus chlorés véhiculés par l’eau du robinet est-elle une fatalité ? Pas vraiment. Car si la chloration de l’eau a permis d’éradiquer le choléra et de nombreuses autres maladies, il existe aujourd’hui d’autres méthodes de traitements par ozone ou rayons UV.
Or en France, la chloration est devenue l’alpha et l’oméga du traitement de l’eau, probablement car c’est la solution la moins coûteuse.
Mais alors que différents travaux scientifiques établissent les risques de cancers associés à l’eau chlorée, nous tolérons des teneurs en chlore trois fois supérieures à celle en vigueur aujourd’hui en Amérique du Nord ou en France avant 2009.
Le docteur Herbert Schwartz (biologiste et chimiste au Cumberland County College) : «Le chlore est si dangereux, qu’il devrait être interdit». Ajouter du chlore dans l’eau c’est comme mettre en place une bombe à retardement. Cancer, troubles cardiaques, vieillissement mental et physique précoce sont des effets attribuables au chlore se trouvant dans l’eau de robinet. Il nous fait vieillir avant l’heure en accélérant les symptômes du vieillissement tels que le durcissement des artères. Je crois que si le chlore était proposé, aujourd’hui, pour la première fois, il serait interdit par la F.D.A.

Sources : http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/la-chloration-de-l-eau-est-elle-57507 http://www.wikistrike.com/article-eau-et-chlore-un-melange-qui-fait-tousser-98302286.html

Ces « effets cocktail » qui menacent l’homme
Des substances chimiques qui prises isolément sont sans danger pour l’homme deviennent nocives quand elles sont mélangées. Cette découverte récente rebat les cartes de la toxicologie.

Vous avez aimé le Bisphénol A et les autres perturbateurs endocriniens ? Vous allez adorer les « effets cocktail ». Ceux-ci seront au coeur des deux jours de débats entre scientifiques de tous horizons organisés à Paris sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
L’intitulé du colloque, « Exposition aux mélanges de substances chimiques : quels défis pour la recherche et l’évaluation des risques ? », éclaire cette notion encore très largement méconnue du grand public. Un effet cocktail se produit lorsqu’une substance chimique, que l’on croyait inoffensive à faible dose, devient nocive à cette même dose si elle est mélangée à une autre. Sa toxicité est en quelque sorte dopée – les spécialistes disent « potentialisée » – par l’action du second agent chimique.
Les mécanismes biologiques sous-jacents sont relativement bien connus. Toute substance chimique, pour avoir des effets sur un organisme, doit d’abord être métabolisée par ce dernier. Cette métabolisation est l’oeuvre d’enzymes. Dans un effet cocktail, la seconde substance augmente l’action de ces enzymes – d’où la potentialisation.
Les scientifiques suspectaient depuis longtemps que de telles synergies pouvaient se produire dans la myriade de substances chimiques auxquelles nous sommes tous les jours confrontés – il en existe plus de 10.000 différentes dans un simple morceau de bitume, et à peu près autant dans la fumée que crachent nos moteurs Diesel ! Mais, jusqu’à une date récente, ils n’avaient encore pas pu mettre en évidence un effet cocktail. La sophistication croissante des méthodes analytiques de dosage, ainsi que la révolution des « omiques » (génomique, transcriptomique, protéomique…), ont changé la donne. Depuis quelques années, les études sur le sujet se multiplient. Notamment aux Etats-Unis, où la puissance de feu financière mobilisée par le National Institute of Environmental Health Science (NIEHS) dans le cadre d’un ambitieux
Programme national de toxicologie est à la hauteur de l’enjeu, avec un budget annuel de près de 130 millions de dollars.

Révolution culturelle
Sans disposer des mêmes moyens – loin s’en faut ! –, les équipes françaises et européennes se sont elles aussi emparées de la question. Une équipe toulousaine de l’Inra a ainsi mesuré la génotoxicité (capacité à endommager l’ADN) de 7 cocktails de pesticides, choisis parmi ceux auxquels nous sommes le plus fréquemment exposés via notre alimentation. L’un de ces cocktails, composé de 5 pesticides dont 2 seulement sont génotoxiques, a présenté un effet cocktail : alors que la composante la plus toxique du mélange ne commence à avoir des effets qu’à partir d’une concentration de 4 micromolaires (4 millionièmes de mole par litre), le fait de la mélanger avec les quatre autres rabaisse ce seuil à 0,6 micromolaire. L’équipe qui a réalisé ces travaux précise que 6 des 25 substances testées dans des cocktails ont été retirées du marché depuis le début de l’étude. Ce qui peut tout autant inquiéter que rassurer…
Le même mois où l’Inra dévoilait ces travaux sur les pesticides, l’Inserm, de son côté, testait les effets d’un mélange de très faibles doses de polluants alimentaires fréquemment trouvés dans l’alimentation humaine (dont du Bisphénol A et des phtalates) sur des souris préalablement rendues obèses par une alimentation riche en gras. Le « cocktail » dont on cherchait ici à déterminer l’effet n’était pas le mélange de polluants alimentaires mais l’association obésité + polluants. Aux doses testées, les polluants considérés sont – théoriquement – sans impact sur la santé. Et pourtant, l’étude a clairement montré l’apparition chez les souris – et notamment les souris femelles – d’un certain nombre de perturbations métaboliques, à commencer par une aggravation de l’intolérance au glucose. « Nous apportons une preuve de concept que de faibles doses de polluants, de l’ordre des doses considérées sans effet pour l’homme, ont en réalité un effet lorsque l’exposition est chronique et que les polluants sont administrés en mélange dans une alimentation enrichie en calories », résume Brigitte Le Magueresse Battistoni, responsable de l’étude.
Ces deux publications, parmi beaucoup d’autres, semblent appeler la même conclusion : à savoir que l’approche traditionnelle de la toxicologie, consistant à raisonner substance par substance, sans tenir compte des combinaisons possibles, est à revoir d’urgence.
Certains, tel le toxicologue André Cicolella, « lanceur d’alerte » à l’origine du Réseau environnement santé, appellent leurs pairs à faire au plus vite leur révolution culturelle et à en finir avec la notion de seuil de toxicité, rendue selon eux complètement obsolète non seulement par les effets cocktail mais aussi, plus largement, par les spécificités des perturbateurs endocriniens (lire ci-dessous). D’autres, comme le directeur scientifique de l’Anses, Gérard Lasfargues, se montrent plus prudents : « Il est vrai que, dans un certain nombre de cas, les seuils de toxicité prescrits par la réglementation ne sont plus valides », reconnaît-il. Mais de là à tout remettre à plat, il y a un pas qu’il ne semble pas prêt à franchir : « Il est tout à fait possible d’intégrer la problématique des effets cocktail dans la réglementation actuelle. Mais il est clair que, si l’approche par seuils de toxicité est conservée, nombre d’entre eux devront être revus radicalement à la baisse. » L’avenir seul dira lequel des deux a raison. Mais mieux vaudrait pour nous que ce débat d’experts soit tranché assez vite. D’après un rapport récent du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’exposition aux substances chimiques a fait, en 2011, 4,9 millions de morts.

Écrit par Yann VERDO – Journaliste – yverdo@lesechos.fr
Conso et Santé, Les Echos.fr – 06/12/2013

 

 Nous retrouvons couramment plus de 300 sortes de pesticides différents dans 93 % des cours d’eaux Français.

Source : Agence de l’Eau 

 

 

Le taux de pesticides dans le corps humain est plus élevé chez les Français,

Les Français présentent un niveau d’imprégnation par les pesticides parmi les plus élevés, par rapport à
ceux relevés dans des pays comparables. C’est ce qui ressort des résultats de la première étude du genre,
publiée lundi 29 avril 2013, et réalisée par l’Institut de veille sanitaire (InVS).
Cette enquête constitue le volet environnemental de l’étude nationale nutrition santé. Menée en 2006 et
2007, elle a porté sur un échantillon d’environ 3 100 personnes âgées de 18 à 74 ans, représentatif de la
population résidant en France métropolitaine. Elle comporte deux volets. Le premier porte sur l’exposition aux
pyralènes (PCB-BL ou polychlorobiphényles non dioxine-like), substances utilisées comme lubrifiants ou
isolants, et aux pesticides. Le second concerne les métaux lourds.
Parmi les pesticides, les investigateurs distinguent l’exposition liée à des produits pour la plupart désormais
interdits appartenant à la famille de organochlorés, et l’exposition aux organophosphorés (toujours utilisés) et
aux pyréthrinoïdes.
Si « les mesures d’interdiction et de restriction d’usage semblent avoir montré leur efficacité pour les pesticides
organochlorés », souligne l’InVS, ces produits ont un caractère persistant. Les niveaux retrouvés dans les
urines en France sont intermédiaires entre ceux des Etats-Unis ou de l’Allemagne et ceux des autres pays
européens. Mais, pour l’un des organochlorés, le 2,5-DCP (paradichlorobenzène, utilisé comme antimite ou
désinfectant) le niveau moyen est dix fois plus élevé qu’en Allemagne. Une « particularité française », qui
mérite d’être explorée, selon l’InVS.

CONTRASTE AVEC LES NIVEAUX D’IMPRÉGNATIONDéveloppés comme alternative aux pesticides organochlorés (tels le DDT), les organophosphorés ont étéretrouvés à un niveau supérieur à celui constaté dans la population américaine, et similaire à celui présenté parles Allemands.Dans le cas des pesticides les plus récents, ceux de la famille des pyréthrinoïdes, le contraste avec les niveauxd’imprégnation de la population américaine est encore plus marqué. Les taux français apparaissent trois foisplus élevés que ceux constatés outre-Atlantique et demeurent supérieurs à ceux relevés en Allemagne.Les produits de dégradation des pesticides pyréthrinoïdes « ont été retrouvés dans plus de 80 % deséchantillons », à l’exception de deux des produits de cette famille.Quant aux pyralènes, les niveaux de concentration sanguins sont « un peu supérieurs à ceux rapportés dans lapopulation allemande il y a dix ans » (et qui ont vraisemblablement diminué depuis, précise l’InVS). Surtout, ilssont quatre à cinq fois supérieurs à ceux de la population américaine ou néo-zélandaise.RETARDS CHRONIQUESPour ce qui est des métaux lourds, l’étude dresse un inventaire plutôt rassurant. Les taux sanguins de plombont baissé d’environ 60 % par rapport à ceux observés en 1995. Cette diminution résulte des efforts qui ontporté sur l’élimination du plomb dans les peintures et l’essence.Les concentrations urinaires de cadmium – un toxique qui a tendance à s’accumuler – sont comparables à cellesrelevées précédemment en France, en Europe et aux Etats-Unis. Le seuil correspondant à une augmentationdu risque d’atteinte rénale est dépassé dans 1,5 cas sur mille.Les concentrations de mercure dans les cheveux, qui servent d’indicateur, restent à des niveaux « relativementfaibles ». Mais 19 % des adultes dépassent le seuil de 1 μg/g de cheveux adopté par les Etats-Unis. Quant àl’arsenic inorganique, la forme la plus toxique de ce métal, les taux retrouvés sont « relativement bas. »C’est donc un premier état des lieux que livre l’InVS, mais il reste que la « biosurveillance » en Franceprésente des retards chroniques par rapport à celle de nos voisins.

Paul Benkimoun – LE MONDE • Mis à jour le 03.05.2013

 

Y-a-t-il un lien entre le cancer et l’eau potable ? En collaboration avec le WWF-France et avec le soutien de 20 scientifiques de renom, David Servan-Schreiber signe un texte aux conclusions simples : tout comme on doit faire attention à l’eau qu’on donne à un nourrisson, il faut faire attention à l’eau qu’on donne à une personne dont la santé est fragilisée par une maladie comme le cancer.

Recommandations de consommation
L’eau du robinet est en général de bonne qualité en France si l’on prend comme critères d’évaluation les normes réglementaires. Cependant, les personnes malades du cancer ou qui sont passées par la maladie doivent bénéficier d’une eau potable de qualité irréprochable au nom du principe de précaution. De nombreuses études établissent des liens entre cancer et polluants de l’eau.
En France, la qualité de l’eau varie selon les régions et selon les périodes de l’année, en raison de l’activité agricole. De fait, des personnes fragilisées peuvent être exposées sans le savoir à des taux de nitrates et de pesticides supérieurs aux normes.
De plus, les normes de qualité n’ont pas évolué malgré les nouvelles connaissances sur des polluants à effet hormonal (certains pesticides, certaines hormones, le bisphénol A…) ou sur la présence de dérivés médicamenteux.
Il convient donc de prendre des précautions. Nous conseillons aux personnes malades du cancer ou qui sont passées par la maladie de ne boire quotidiennement de l’eau du robinet que si elles sont sûres de sa qualité, et sinon de s’équiper d’un filtre de qualité ou de boire de l’eau en bouteille.[…]

Comité Scientifique :
- Pr David Servan-Schreiber, Médecin, Docteur en Neurosciences Cognitives, Président de GUERIR.FR, Auteur de GUERIR et de ANTICANCER
- Bernard Cressens, Directeur Scientifique du WWF-France
- Pr Jean-Claude Lefeuvre, Professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle et Ancien Président de l’Institut Français de la Biodiversité, Rapporteur sur l’évaluation de la qualité des eaux brutes françaises destinées à l’alimentation en eau potable: 1981, 2000 et 2005
- Pr Luc Montagnier, Médecin, Chercheur, Prix Nobel de Médecine
- Pr Jean-Marie Pelt, Agrégé de Pharmacie, Professeur de Biologie, Président de l’Institut Européen d’Ecologie, Membre du comité scientifique de l’agence de l’Eau Rhin-Meuse
- Pr Gilles-Eric Séralini, Président du Conseil Scientifique du CRIIGEN, Co-Directeur du Pôle Risques – MRSH, Université de Caen – Jean-Pierre Cravedi, Docteur en Biologie, Directeur de Recherche INRA au sein du laboratoire des xénobiotiques, Expert à l’Agence Européenne de Sécurité Sanitaire des Aliments. – Benoit Roig, Enseignant chercheur à l’école des mines d’Alès- Coordinateur du projet européen KNAPPE sur les produits pharmaceutiques dans les eaux (Knowledge and Assessment on Pharmaceutical Products in Environmental Waters)
- Gauthier Chapelle, Ingénieur Agronome, Docteur en Biologie, ancien Officier Scientifique de l’International Polar Fondation
- Philippe Desbrosses, Agriculteur, Docteur en Sciences de l’Environnement, Expert consultant auprès de l’Union Européenne, Chargé de Mission pour le Grenelle de l’Environnement
- Pr Lucien Israël, Professeur émérite d’Oncologie Médicale, Membre de l’Institut
- Pr Franco Berrino, Directeur du Département de Médecine Préventive et Prédictive de l’Institut National du Cancer, Milan, Italie
- Dr Annie Sasco, Médecin, Docteur en Epidémiologie, Directrice de l’Equipe d’Epidémiologie pour la Prévention du Cancer – INSERM, Université Victor Segalen Bordeaux 2
- Pr Devra Lee Davis, Docteur en Epidémiologie, Directrice du Département de Cancérologie Environnementale, Université de Pittsburgh, Etats-Unis
- Dr Thierry Dorval, Oncologue Médical, Institut Curie, Paris
- Dr Jean-Loup Mouysset, Oncologue Médical, Diplômé en Sciences de l’Environnement et Santé (DEA), Polyclinique Parc Rambot-Provencale, Aix en Provence
- Dr David Carpenter, Médecin, Docteur en Epidémiologie, Directeur de l’Institut pour la Santé et l’Environnement, Université de New York à Albany, Etats-Unis
- Dr Philippe Presles, Médecin, Diplôme Universitaire d’Ethique de la Santé, Directeur de l’Institut Moncey de Prévention Santé, Auteur de « PREVENIR »
- Dr Pierre Souvet, Cardiologue, Président de l’Association Santé-Environnement-France

 

Impacts des eaux polluées sur la santé :
Les pesticides. Des publications scientifiques récentes ont mis en évidence des liens entre une exposition professionnelle ou domestique aux pesticides et le développement de certains cancers (prostate chez l’homme, lymphomes non hodgkiniens et leucémie chez l’enfant). De plus, la combinaison de plusieurs pesticides dans l’eau (« effet cocktail ») a des effets toxiques même lorsque chaque composé est individuellement au seuil toléré par les autorités. Enfin, plusieurs pesticides ont des actions hormonales démontrées (changement de sexe des têtards ou féminisation des poissons dans les rivières). Comme ils ne sont pas tous éliminés par les unités de traitement de l’eau, des dépassements sont constatés. Il est possible que l’eau contaminée agisse de façon délétère sur les personnes porteuses de cancers sensibles aux hormones (sein, ovaire, utérus, prostate, cerveau, par exemple).[…]
Les substances médicamenteuses, qui ne sont pas mesurées de manière systématique par les autorités. Plusieurs médicaments sont aujourd’hui retrouvés dans les eaux des rivières et les nappes phréatiques, car les stations d’épuration ne sont pas suffisamment équipées pour les éliminer. Il s’agit en particulier de médicaments anticancéreux, d’antibiotiques, d’hormones féminisantes, d’antidépresseurs, antiépileptiques, et analgésiques. Certaines de ces substances se retrouvent dans l’eau potable car elles sont mal éliminées par les unités de traitement avant distribution de l’eau de boisson dans le réseau publique. Plusieurs de ces contaminants ont un effet biologique avéré sur les poissons notamment au niveau hormonal (féminisation principalement mais aussi des effets cancérigènes et d’affaiblissement du système immunitaire). Bien que la concentration dans l’eau potable de chaque médicament pris individuellement soit extrêmement faible, les mélanges de substances multiples pourraient être néfastes pour des personnes fragiles comme le foetus, les enfants en bas âge, mais aussi les personnes affectées de cancer.
Le chlore ne présente aucun risque sur le plan sanitaire mais ses dérivés, dont notamment certains trihalométhanes (THM) peuvent constituer un risque sur la santé humaine en favorisant les cancers de la vessie et en engendrant des troubles au moment de la grossesse, au-delà de 0,1 mg/L, seuil fixé.[…]

 

Etat des eaux de boisson en France :
Eaux du robinet
Les eaux du robinet font l’objet de nombreux contrôles : 56 paramètres microbiologiques et physico-chimiques sont surveillés régulièrement. Toutefois, plusieurs pesticides et les résidus de médicaments ne font pas l’objet de contrôles systématiques.
[…] Dans certains cas, de l’eau « non-conforme » est distribuée sans qu’une restriction d’usage soit considérée nécessaire. Toutefois, il existe une variabilité importante dans la fréquence des contrôles et dans la qualité des eaux selon les régions, la saison et la taille de la ville. Par exemple, on peut lire dans le rapport de la DGS 2008 qu’une « analyse de pesticides tous les 5 ans pour les plus petites unités de distribution est réalisée ». Le même rapport mentionne également que, dans le département de l’Eure-et-Loir, 28 % des stations de traitements distribuaient des eaux potables avec des teneurs en nitrates supérieures au seuil réglementaire de 50 mg/L en 2006, ce qui concernait 49 080 personnes. De la même façon, les dépassements de la limite autorisée pour les pesticides dans l’eau ont concerné, en 2007, 1 398 unités de distribution d’eau. Ainsi, pour 5,1 millions de personnes, soit 8,4 % de la population française, l’eau du robinet a été mesurée au moins une fois comme non-conforme au cours de l’année 2007. […]
Cancer et eau potable :
Certains microbes, parasites, et surtout des virus, peuvent causer des cancers. Ils seraient responsables de 18 % de tous les cas de cancer dans le monde, surtout dans les pays en développement. Ces chiffres sont critiqués par le Prix Nobel de Médecine Français, le Pr Luc Montagnier qui les juge sous-estimés de 10%. À titre d’exemple, mentionnons le papillomavirus (pour le cancer du col de l’utérus), les virus de l’hépatite B et C (pour le cancer du foie), la douve du foie (pour le cancer des voies biliaires), l’Helicobacter pylori (pour le cancer de l’estomac) et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) (pour le sarcome de Kaposi et lymphome).
Visible sur le site de David Servan-Schreiber publié le 25/06/2009 :

http://www.guerir.org/dossiers/eau-potable-et-cancer/eau-potable-et-cancer-a-savoir.htm

 

 

Anses_logo_2010

 Note de synthèse

Rapport sur la campagne nationale d’occurrence des résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine
Depuis plusieurs années, la communauté scientifique et les pouvoirs publics s’interrogent sur la présence dans l’eau, à l’état de traces, de résidus de médicaments et leurs effets sur la santé. Plus de 3000 principes actifs à usage humain et 300 à usage vétérinaire sont actuellement disponibles sur le marché français. Lorsque les molécules utilisées à des fins thérapeutiques ou de diagnostic ne sont pas totalement dégradées dans l’organisme, elles sont excrétées principalement dans les selles et les urines sous leur forme initiale ou sous la forme d’un ou plusieurs métabolites. Ces résidus de médicaments humains ou vétérinaires peuvent, après plusieurs étapes, être rejetés dans le milieu naturel. Les premières recherches de traces de médicaments dans l’environnement remontent aux années 1980. Certaines études ponctuelles issues d’activités de recherche ont montré la présence de molécules à usage thérapeutique ou diagnostique à des concentrations pouvant varier du nanogramme par litre à plusieurs microgrammes par litre dans des eaux de surface ou des eaux souterraines.
En collaboration avec les services déconcentrés du Ministère chargé de la santé, le Laboratoire d’Hydrologie de Nancy de l’Anses a organisé sur tous les départements métropolitains et d’outre-mer une campagne d’échantillonnage couvrant 24% de la population consommatrice d’eau de distribution publique. 285 échantillons d’eaux brutes et 285 échantillons correspondants d’eaux traitées ont été analysés. Parmi la liste de 76 molécules prioritaires établie en 2008, 45 molécules ont pu être dosées avec des limites de quantification allant de 1 à 50 ng/L.

• Concernant les molécules retrouvées dans les eaux traitées : o Parmi les 45 molécules recherchées, 26 n’ont jamais été retrouvées. Dix-neuf ont été détectées au moins 1 fois, parmi lesquelles 5 étaient présentes à des concentrations trop faibles pour pouvoir être quantifiées.
o 75% de l’ensemble des échantillons ne contiennent aucune molécule quantifiable et pour les 25% d’échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d’une à quatre molécules.
o Les molécules les plus fréquemment détectées sont l’époxycarbamazépine, la carbamazépine, l’oxazépam et l’hydroxyibuprofène. L’oxazépam retrouvé fréquemment, constitue à la fois une molécule mère et un métabolite de la famille des benzodiazépines.
• Concernant les niveaux de concentration des molécules retrouvées dans les eaux traitées : o Plus de 90 % des échantillons présentent une concentration cumulée inférieure à 25 ng/L. o Moins de 5 % des eaux traitées présentent une teneur cumulée supérieure à 100 ng/L. La teneur cumulée maximale était de 131 ng/L dans un échantillon.

 

Note de Synthèse : Rapport sur la campagne nationale d’occurrence des résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine – 19/01/2011

 

• Concernant la qualité des ressources en eau brute :
o Pour les 285 échantillons d’eau brute analysée, 1/3 était des eaux produites à partir d’eaux d’origine superficielle et 2/3 des eaux produites à partir d’eaux d’origine souterraine
o Environ 35 % des eaux brutes superficielles et 70 % des eaux brutes souterraines ne renferment aucune molécule à des teneurs supérieures à la limite de quantification.
o 30 molécules ont été détectées au moins 1 fois dont 14 à des teneurs trop faibles pour pouvoir être mesurées.
o Les eaux brutes comptabilisent généralement un plus grand nombre de molécules que les eaux traitées. o Les concentrations maximales en résidus médicamenteux retrouvées sont de l’ordre de 400 ng/L pour moins de 1 % des échantillons.
o Les concentrations cumulées mesurées en eaux brutes sont sensiblement plus importantes en eaux brutes qu’en eaux traitées. Toutefois, la majorité des eaux présente une teneur cumulée en résidus médicamenteux inférieure à 25 ng/L.
o Les concentrations cumulées en eaux brutes superficielles sont généralement supérieures à celles des eaux brutes souterraines.
Perspectives
Ces résultats permettront d’approcher l’exposition des consommateurs aux résidus de médicaments via l’eau destinée à la consommation humaine. Les molécules les plus fréquemment retrouvées de ces campagnes feront l’objet d’une évaluation sanitaire et environnementale par les agences de sécurité sanitaire (Anses et Afssaps).
Environ 1/3 des molécules identifiées lors de la phase de hiérarchisation n’a pu été accessible par la méthode multi-résidus mise en oeuvre. Il serait donc intéressant de continuer à travailler sur des développements analytiques afin de mieux couvrir cette liste prioritaire, en assurant la standardisation des méthodes par des exercices inter-laboratoires et la normalisation. Il est difficile d’établir une typologie de sites présentant des teneurs importantes en résidus médicamenteux, néanmoins afin d’identifier les secteurs à risque, les futurs travaux pourraient :
Une prise en compte des métabolites des principales molécules thérapeutiques retrouvées semble également incontournable puisque les molécules sont susceptibles d’être métabolisées dans l’organisme ou partiellement dégradées dans l’environnement. Cette campagne a d’ailleurs montré que les métabolites recherchés (6 molécules sur les 45) sont retrouvés relativement souvent dans les échantillons analysés.
Enfin, le comportement de ces molécules en réseaux de distribution, c’est-à-dire après l’étape de potabilisation, devrait être étudié afin de mieux évaluer l’exposition réelle de la population.